Une autre mode est-elle possible ?


Lo Neel
Lo Neel est une marque vegan. Ici, la Ceinture Alek et le Perfecto Ananas Silver en fibre de feuilles d’ananas bio

La Fashion Revolution Week (FRW) est une campagne annuelle organisée par Fashion Revolution, une organisation internationale fondée par Carry Somers et Orsola de Castro à la suite de la catastrophe de Rana Plaza, le 24 avril 2013 à Dacca au Bengladesh. Pour rappel, 1 130 personnes sont mortes dans l’effondrement de ce bâtiment qui abritait des ateliers de confection travaillant pour diverses grandes marques occidentales. Le rêve des membres de ce grand mouvement d’activisme est de mettre fin aux impacts environnementaux et sociaux de l’industrie textile dans le monde, de trouver des solutions durables, de combattre les injustices et de valoriser les gens avant la croissance et les profits.

Vaste programme dont le collectif UAMEP, Une Autre Mode Est Possible, et Fashion Revolution France font activement la promotion en France. Ce 22 avril 2023, ils organisaient le Défilé des Autres Modes, célébrant par la même occasion le Jour de la terre (#earthday), avec la complicité des Canaux, une association parisienne qui forme et accompagne les acteurs économiques engagés pour la solidarité et la planète, et qui avait ouvert sa demeure aux créateurs, designers, mannequins et autres artistes étant venus prêter main forte.

Laines Paysannes (Ohanelle) - Marthe (Chrislène) - Nuance Paris (chapeau)
Une robe de Laines Paysannes, portée par Ohanelle-Astrée, et une robe de Marthe Paris portée par Chrislène. Casquette et chapeau sont de Nuance Paris
Laines Paysannes (Ohanelle) - Nuance Paris (chapeau)
Laines Paysannes crée des vêtements et de la décoration intérieure en laines de moutons des Pyrénées
Laines Paysannes (Ohanelle)
Laines Paysannes
Marthe (Chrislène) - Nuance Paris (chapeau)
Marthe Paris – Nuance Paris (chapeau)

Ma manière de participer à la réflexion sur les alternatives possibles à la fast fashion et de promouvoir les initiatives responsables a été de me faufiler dans les coulisses de l’événement pour ressentir l’atmosphère de cette autre mode et rencontrer les actrices (majoritaires) et les acteurs de jeunes marques soucieuses d’environnement et de respect humain. Dans une joyeuse ambiance où le stress ne fut jamais surjoué, première grande différence avec les défilés que je connais, pros et amateurs accordèrent leurs violons avec sérieux mais bonne humeur, et suivirent leur partition sans couac majeur sous le regard bienveillant d’Arielle Lévy, fondatrice de l’UAMEP.

UAMEP
Paul, metteur en scène du défilé (entre autres casquettes)
Münja Paris - Combinaison Amélia (Olivier)
Münja Paris se présente comme du prêt-à-porter pour femme sur son site internet, mais la combinaison Amélia est très bien portée par Olivier. Les tissus sont sourcés en France, Italie ou ont été upcyclés des stocks dormants de la maison LVMH
Les carnets de Mimi (Iris)
Iris dans une tenue des Carnets de Mimi, créée à partir de masques chirurgicaux abandonnés
Les carnets de Mimi (Iris)
Les carnets de Mimi (Iris)
UAMEP (Abel et Céline)
Céline en personne est accompagnée d’Abel pour présenter quelques créations de jeans upcyclés de l’Atelier Céline Dupuy, qui  crée des pièces uniques (à la commande) et anime aussi des workshops en couture, broderie, réparation, car la transmission lui est essentielle
DanceFiber - Panapaná Paris (Angélique)
DanceFiber utilise des matières premières certifiées GOTS et confie la confection de ses vêtements à des petits ateliers en France et Italie. Angélique porte un pantalon en maille de laine/coton en résille ajourée et teinture naturelle fait main, et un top de chez Panapaná Paris, qui cultive, récolte et tisse son propre coton, en partenariat avec des coopératives d’agriculteurs
Panapaná Paris (Samba)
Panapaná Paris (Samba)

Une autre mode est-elle possible ? Il semblerait que oui, et malgré les difficultés rencontrées par les jeunes créateurs, je peux affirmer que cette mode éthique est ardemment souhaitée par ces passionné.e.s qui n’ont pas les deux pieds dans le même sabot. Le vêtement est affaire de culture, il a toujours été associé à l’expression des identités, que ce soit dans le choix d’un style individuel, l’adhésion à un groupe social ou la revendication d’une appartenance à une culture.  A cet égard, les mouvements pour une mode responsable sont au confluent de la création artistique, de l’artisanat, de l’innovation et du militantisme, avec des réponses très variées, qui vont de l’upcycling (créer du neuf avec du vieux) à l’utilisation exclusive de produits naturels (laine, coton, lin…), en passant par la recherche de matières innovantes comme la fibre végétale d’ananas, de pétales de roses ou de soja bio.

A suivre !

Chaussettes orphelines (Mélissa)
Chaussettes Orphelines recycle les vieilles chaussettes pour en faire du fil à tricoter de nouvelles chaussettes, mais pas seulement… Tenue portée par Mélissa
La Partisienne (Lana)
Lana dans de la lingerie de La Partisienne, qui crée des collections coupées et conçues à partir de stocks de tissus délaissés par des maisons de couture ou grandes enseignes françaises
La Partisienne
La Partisienne